À celui qui est versé dans la Chimie, la Nature, la Raison, l'Expérience et la Lecture doivent tenir lieu de guide, de bâton, de lunettes, de lampe.
Dame Nature peut être confondue avec l'Alchimie même, celle-là qui, dans les Noces Chymiques, guide le vieux Christian Rosencreutz vers la tour d'Olympe.
L'attitude de l'alchimiste vis-à-vis de la Nature est ambivalente : les uns la singent jusque dans le détail, "car tout ce qui n'est pas naturel est erroné ou presque." D'Espagnet, L'Œuvre secrète. Ou encore : "On ne peut ni freiner ni forcer la nature (...). Erreur ! C'est elle qui nous domine et non le contraire." Heinrich Khunrath.
Les autres convoitent ses fruits, "mais ils la méprisent ou la corrompent (...). J'ai été entre leurs mains, gémit la Nature, soumise à la violence qu'ils me firent, et ils ne m'ont pas reconnue." Thomas Vaughan, dit Eugène Philalèthe. Paracelse est d'avis que "le but de l'alchimie, c'est de parachever cette Nature inachevée, à la fois si délicate et si énorme dans ses œuvres qu'on ne peut en faire usage sans art consommé." Paragranum.
Selon Michael Maïer, qui veut œuvrer doit réunir quatre choses : la Nature, la Raison, l'Expérience et l'Étude de nombreux textes doctes. Ce sont, pour lui, les quatre roues du char philosophique. Que l'empreinte des pas de la Nature montre le chemin à qui veut la suivre, et que sa canne soit sa raison et ses lunettes son expérience, et que l'étude des textes lui soit cette lanterne "qui ouvre l'entendement et éclaire le lecteur avide de science" !