L'Atalanta Fugiens (l'Atalante fugitive) doit sa célébrité aux cinquante gravures qui seraient l'œuvre de Mathieu Mérian l'Aîné et de Jean-Théodore de Bry, éditeur de l'ouvrage. L'éclat des images ne doit cependant pas faire méconnaître l'intérêt des Discours où l'auteur se montre, en définitive, plus clair que ces écrivains qui égarent le lecteur par leurs conseils techniques obscurs.
Le symbolisme est puisé à des sources très variées : mythologie, philosophie, histoire antique, sciences de la nature, traditions populaires...
Enfin, une partition musicale, dont le texte est en latin, correspond à chaque Emblème qui est accompagné d'une devise explicative et d'une Épigramme.
Les illustrations de l'Atalanta Fugiens, sur lesquelles nous allons nous attarder, ne sont pas distribuées selon un ordre préconçu qui suivrait, par exemple, la progression du Grand Œuvre. Chacune peut fonctionner indépendamment comme c'était le cas, en général, dans les recueils emblématiques.
Cette méthode qui consiste à fournir l'image et son commentaire se retrouvera dans les Douze Clés de Basile Valentin qui furent publiées, pour la première fois, en 1618 dans un recueil de Michael Maïer précisément, Le Trépied d'Or (Tripus Aureus). Il s'agit d'un phénomène important dans l'histoire de l'alchimie et de son iconographie. Avec l'Atalanta fugiens, la suprématie fut accordée à l'image. Cette tendance aboutira à un livre d'images alchimiques sans texte, le Mutus Liber.