La Rubedo
La série des dieux planétaires se clôt par Luna. Les "Enfants de la Lune" vivent en accord avec la nature et lui consacrent leur existence. La miniature est baignée d'une atmosphère paradisiaque.
Le char de Diane, la Lune, est tiré par deux jeunes filles. La Fille du Grand Secret, c'est la Pierre Philosophale que tant de monde cherche et que si peu trouve.
"Déjà la mort est consommée et notre fils règne et il est revêtu de la toge rouge Kermès."
Dans le matras, un autre croissant de lune sert de piédestal au Jeune Roi, aux habits rouges, entouré d'une éclatante aura d'or. Luna, la lune qui règne sur l'humide, enfante le Roi immaculé dans son habit de pourpre : c'est la teinture rouge, le remède universel qui soigne toutes les maladies.
Cette enluminure représente le stade supérieur de la transmutation alchimique. Le rouge correspond à la phase de la rubedo, symbole de la perfection atteinte par l'Opus Magnum et associée à la production de l'or.
La promesse d'un âge d'or se reflète dans la clarté de l'image du matras et l'opulence du fond d'or réhaussées par la distinction de l'habit royal aux deux teintes de rouge.
"Et voilà que cesse la peine de l'ouvrier." La marche du temps est suspendue.
Les enluminures du Splendor solis s'écartent souvent des correspondances entre les Planètes et leurs Métaux et couleurs de l'Œuvre associés. Traditionnellement, la matière des Philosophes parvenue à la couleur noire est leur Saturne ou leur plomb ; la grise qui lui succède est leur Jupiter ou leur étain ; la blanche est leur Lune ou argent ; la safranée est leur Vénus ou leur cuivre ; la rouille est leur Mars ou leur fer ; enfin, la rouge pourprée est leur Soleil ou leur or.