C'est le symbole de la fixatio, de la solidification des substances volatiles, qui renvoie à celle de la coagulatio.
L'Homme des marais présente les trois couleurs principales du Grand Œuvre : corps noir, un bras blanc, puis tête et un bras rouges. Il est l'incarnation de la transmutation de l'état de putréfaction vers la "pourpre céleste". Il symbolise l'œuvre que l'alchimie, ici figurée sous les traits d'un ange, conduit à sa perfection paradisiaque. Cette miniature ne se réfère à aucune tradition iconographique connue.
Selon Avicenne, le magistère est "la chose qui a la tête rouge, les yeux noirs et les pieds blancs". Pour Dom Pernety, "ce qui a les pieds noirs, le corps blanc et la tête rouge, est le magistère. C'est-à-dire que l'œuvre commence par la couleur noire, passe ensuite à la blanche et finit par la rouge".
Trismosin parle d'un ange (on donne ce nom à la fraction de Mercure sublimée de la matière). Cet ange aide "un homme noir comme un Maure" à sortir d'une "décoction bourbeuse" (c'est le dépôt putréfié au fond du vase). Il le revêt de pourpre et s'envole avec lui dans le ciel. Cette métaphore illustre la fuite momentanée de l'esprit et de l'âme hors du corps "après une coction modérée". Ils réintégreront ensuite ce même corps qui gagnera alors en consistance par la "force de l'Esprit".
Les deux singes renvoient à Dante. Dans La Divine Comédie, l'Alchimiste se qualifie lui-même de singe de la nature.