Il est remarquable que cette quatrième journée, dès la première scène, soit placée sous le signe du dieu Hermès (Hermes princeps, Hermès prime). Or, Hermès est la grande divinité du panthéon alchimique : il est le Trismégiste, "le Trois Fois Grand". Semblable à Mercure, c'est l'inventeur des arts et des sciences et il s'identifie au mercure alchimique dont la nature polyvalente est souvent représentée par l'eau, par la fontaine hermétique. Il est au début comme au terme de l'Œuvre, désignant aussi bien la materia prima que la Pierre, l'Ouroboros qui unit les contrastes, le psychopompe qui dirige tout le Grand Œuvre. "Frères, buvez et vivez". Hermès est le Messie, le premier savant dont l'arrivée met un terme "aux malheurs qui frappent le genre humain", il apporte la santé et la vie. Il est évident que cette inscription d'origine alchimique peut être interprétée de façon mystique : la mission d'Hermès est assimilable à celle du Christ. Jésus, au même titre qu'Hermès, est l'eau vive que ne doit pas troubler le péché ("Trouble qui l'ose"). C'est l'eau du baptême, l'eau lustrale, le vin de l'eucharistie. L'inscription évoque donc aussi bien le Grand Œuvre que la renaissance de l'homme par la foi.