Toutefois, on retrouve ces deux colonnes maçonniques sur l'arcane II des Tarots, la Papesse : la rouge correspond au Feu, au Soufre des alchimistes, la bleue se rapporte à l'Air, le Mercure des Sages. L'insigne que Christian Rosencreutz reçoit alors porte les lettres S.P.N. Là encore, de multiples interprétations sont possibles, je n'en retiendrai que Sal Pater Naturae qui s'apparente ainsi aux multiples hypothèses et théories plaçant la mer salée à l'origine de toutes choses. Il n'est pas inutile de rappeler ici que notre pèlerin, dans le franchissement des portes du château intérieur, doit se débarrasser peu à peu de ses biens les plus précieux, l'eau et le sel ; chaque renoncement lui est un gage de sa vertu, d'où la remise des insignes. Nous dirions qu'il doit "se dépouiller de ses métaux".
Dès ce moment, notre héros prend contact avec les êtres invisibles des plans supérieurs. Ils ne sont pas encore perceptibles à sa vue ; cependant, on le chausse de souliers neufs et on le tonsure. Ce rite rappelle celui de l'Église catholique par lequel l'Évêque introduit un laïc dans l'état ecclésiastique. Il lui donne le premier degré de la cléricature en lui coupant, en croix, quatre mèches de cheveux sur le sommet de la tête. Il le revêt ensuite du surplis, symbole de l'homme nouveau créé pur et sain. Ici se place, au sens alchimique, une première purification de la matière première, qu'il faut bien se garder de confondre avec la première matière ; l'une sert à préparer l'autre par une sorte de putréfaction ainsi qu'opère la Nature (Nigredo).