Nous voici arrivés au terme de cette étude et nous voilà conduits à faire le bilan de cette plongée vers un domaine encore mal connu, tant ceux qui l'ont pratiqué se sont appliqués à rendre leurs textes à peu près inintelligibles. L'obscurité voulue de leur style et la complexité des pièges qu'ils tendent au lecteur ont pour but de décourager rapidement les curieux dont la bonne volonté et la persévérance ne leur permettent pas d'aller jusqu'au bout. Bien que je sois loin d'être parvenu à ce "jusqu'au bout", le moindre mérite de la Franc-maçonnerie aura été de m'ouvrir une nouvelle porte, guidant mes pas incertains dans cet univers étrange et passionnant propre aux alchimistes, à la découverte de notre inconscient collectif.
Mais pas seulement, car si l'alchimie s'attache à la description d'une transmutation, d'une sublimation, d'une évolution, elle proclame également la liberté de sa méditation, elle incite la philosophie à affirmer son indépendance. En effet, l'alchimie prête à l'homme un rôle éminent, celui d'achever l'Œuvre de Nature, d'accélérer l'évolution historique de la matière vers l'esprit. Une démarche que ne renierait pas un prophète comme Zarathoustra qui considérait que le rôle essentiel et primordial confié aux hommes et aux femmes sur cette terre - qui est d'ailleurs le but de leur création - est de collaborer avec Ahura Mazdâ afin d'améliorer et de faire progresser ce monde vers la Perfection.