Toutefois, sunnites et shî'ites partagent certaines obligations religieuses (prière, aumônes, jeûne et pèlerinage) ainsi que certaines croyances fondamentales comme le tawhid ou l'unicité de Dieu ("Il n'y a de dieu que Dieu"). Ils partagent également la croyance en la mission des prophètes chargés de transmettre la volonté de Dieu et dont Mahomet fut le dernier. Enfin, ils partagent la croyance dans le jour du Jugement dernier. À ces principes, les shî'ites ajoutent la croyance en la justice divine et l'imamat, le principe selon lequel ‘Alî et ses descendants représentent la seule autorité légitime jusqu'au jour du Jugement.
Alors tentons d'approcher l'histoire qui conduit du shî'isme ésotérique et mystique, tel qu'il apparaît dans les textes fondateurs, au triomphe provisoire d'un shî'isme juridique, rationalisant et, pour finir, politique. Sans oublier toutefois que la sagesse shî'ite, celle d'un shî'isme ésotérique, philosophique et mystique, résiste toujours, de nos jours, à cette théologie politique.