"Voyagez ! Car l'eau qui coule devient bonne ; mais si elle stagne, elle se corrompt et devient sale." Bishr al-Hâfi.
Le monde a appris qu'il existait des shî'ites au moment de la Révolution islamique qui renversa le dernier Shâh d'Iran, en 1978-1979. Les deux branches principales de l'islam sont le sunnisme, qui comprend la majorité des musulmans, et le shî'isme, qui compte un peu plus de 10 % de la communauté musulmane, dispersé à travers l'Iran, l'Iraq, le Liban, la péninsule arabique, l'Afghanistan, le Pakistan et l'Inde. Majoritaires dans une région où se joue aujourd'hui la stabilité du monde, les shî'ites restent mal connus. Confondus le plus souvent avec les tenants du wahhabisme militant, leurs adversaires, ils subissent logiquement les effets dévastateurs de certaines images venues d'Iran ou d'ailleurs, images de l'oppression des femmes, d'intolérance religieuse, d'obscurantisme et de totalitarisme.
Deux voyages en Iran, en 2017 et 2019, de nombreuses lectures pour commenter mes reportages sur mon site Internet m'ont permis de me familiariser avec l'essentiel de ce qu'il faut connaître du shî'isme, une religion essentiellement ésotérique et mystique, à l'origine, qui s'est transmuée de nos jours jusqu'à devenir son exact contraire, une forme de pouvoir politique.