Tant que durera le feu.

« Tant que durera le feu. »

La huitième et dernière série ne comprend qu’un seul caisson consacré à la science d’Hermès. Allusion aux possibilités d’action que l’homme tient du principe igné, esprit, âme ou lumière des choses, unique facteur de toutes les mutations matérielles. Des quatre éléments de la philosophie antique, trois seulement figurent ici : la terre, représentée par les rochers, l’eau par l’onde marine, et l’air par le ciel du paysage sculpté. Quant au feu, animateur et modificateur des trois autres, il ne semble exclu du sujet que pour mieux souligner sa prépondérance, sa puissance et sa nécessité. Tant que durera le feu, la matière ne cessera de poursuivre sa pénible ascension vers l’intégrale pureté, en passant de la forme compacte et solide (terre) à la forme liquide (eau), puis de l’état gazeux (air) à l’état radiant (feu).

Le feu nous enveloppe et nous baigne de toutes parts :

1. Prométhée dérobe le feu du ciel pour animer l’homme qu’il avait, ainsi que Dieu, formé du limon de la terre ;
2. Vulcain crée Pandore, la première femme que Minerve dote du mouvement en lui insufflant le feu vital ;
3. Un simple mortel, le sculpteur Pygmalion, désireux d'épouser son propre ouvrage, implore Vénus d'animer, par le feu céleste, sa statue de Galatée.

Ce n’est pas sans raison que toutes les religions ont considéré le feu comme la plus claire image et l’emblème le plus expressif de la divinité :

1. Le buisson ardent et l’embrasement du Sinaï, lors de la remise du décalogue, sont deux manifestations par lesquelles Dieu apparut à Moïse ;
2. Les prytanées des Grecs étaient un foyer perpétuel ;
3. La Vesta des Étrusques, des Sabins et des Romains n’était rien de plus.