« INTVS.SOLA.FIENT.MANIFESTA.RVINA. »
L’inscription affirme que le vase dont nous voyons l’image doit s’ouvrir de lui-même et rendre manifeste, par sa destruction, l’achèvement de ce qu’il renferme. Ce symbolisme se rapporte à la voie sèche, dite encore Œuvre de Saturne, aussi rarement traduite en iconographie que décrite dans les textes. Basée sur l’emploi de matériaux solides et cristallisés, la voie brève (ars brevis) exige seulement le concours du creuset et l’application de températures élevées. À l’inverse de la voie humide, dont les ustensiles de verre permettent le contrôle facile et l’observation juste, la voie sèche ne peut éclairer l’opérateur, à quelque moment qu’il en soit du travail. Tout se passe, dans le plus profond mystère, à l’intérieur du creuset soigneusement clos, enfoui au centre des charbons incandescents. Pourtant, à l’extrémité de sa carrière, l’investigateur apercevra un signe, le seul, celui dont l’apparition indique le succès et confirme la perfection du soufre par la fixation totale du mercure ; ce signe consiste dans la rupture spontanée du vaisseau.