En contemplant Uruk, Gilgamesh comprend que seuls la grandeur de sa cité et le récit de ses aventures lui confèreront l'immortalité. L'au-delà n'a rien d'idyllique ; l'homme doit vivre pleinement son passage sur Terre en s'assurant une descendance nombreuse.
L'Épopée de Gilgamesh n'est pas seulement un récit sur la condition humaine, la mort et sur l'échec de son héros dans sa quête d'immortalité. C'est un récit d'apprentissage dans lequel Gilgamesh gagne en maturité après plusieurs péripéties qui fonctionnent comme des rites de passage. Ses succès mais encore plus ses échecs, l'expérience avec la mort et l'acceptation de celle-ci lui garantiront l'accès à la sagesse. Les excès des débuts de son règne servent à contraster avec la sagesse avec laquelle il a exercé sa fonction après ses aventures, instaurant un ordre juste après avoir été, dans un premier temps, un roi à la conduite peu recommandable. C'est ainsi que les mythes fixent l'organisation initiale du monde et de la société. Inégalité, statut et devoir y trouvent leur origine.