La nature de la déesse Ishtar, qui représente l'ardeur vitale, nous éclaire à cet égard. Chaque automne, en effet, la vie devient languissante, elle semble morte en hiver et renaît au printemps. Cette constatation explique le mythe d'Ishtar : la déesse descend annuellement dans l'Arallu pour y être revivifiée. Elle descend de son propre gré, arrogante et impérieuse, sans subir un rapt à la manière de Proserpine. Ishtar y endure les supplices sans se plaindre comme si la douleur lui était salutaire. Mais dès qu'elle ne règne plus sur Terre, la vie n'y a plus d'attrait : les créatures perdent le goût et le courage de vivre. C'est alors que les dieux épouvantés rendent à la déesse des vivants le suprême hommage de violer, en sa faveur, l'immuable loi en lui permettant de ressortir, tous les six mois, du Pays sans retour.