En se dépouillant de ses métaux, le candidat Franc-maçon renonce symboliquement aux richesses chères à son existence, donc à toutes les idées acquises. Il fait mentalement table rase, comme l'exige Descartes, et revient à l'état de nature, à cette primitive candeur d'esprit que n'altère aucun préjugé, aucun parti pris, aucune idée préconçue. Par analogie, chacun des dépouillements d'Ishtar est forcément significatif :
- La perte de la couronne implique le renoncement à l'orgueil des dignités factices et ramène les morts à l'égalité, quelque soit le rang qu'ils aient occupé ;
- Les pendants d'oreilles se rapportent à l'entendement destiné à s'évanouir lorsque le défunt franchit la deuxième enceinte. Pour les Chaldéens, de grandes oreilles dénotaient le bon entendeur, l'esprit perspicace qui devine ce que le vulgaire ne saurait entendre ;
- Le collier semble faire allusion à la parole qui s'articule dans le gosier, mais ne compte plus au-delà de la troisième porte de la Cité du Silence ;
- La parure de poitrine peut se lier aux aspirations, aux désirs et aux ambitions ;
- La ceinture à pierres d'enfantement évoque les tendresses de l'amour maternel et les affections les plus pures qui s'éteignent au seuil de la cinquième enceinte ;
- Les anneaux des bras et des pieds ornent les membres, organes d'action et de locomotion. Or, l'âme qui avance en sixième région se prive de son corps, moyen de transport indispensable à l'exercice de son activité ;
- Reste le vêtement de pudeur, voile ultime, qui tombe en ramenant l'individualité à son essence pure, dégagée de tout déguisement personnalisant.