À ce moment de notre récit, n'est-il pas admis de se poser une question ? Les dieux mésopotamiens, la nymphe Shiduri l'a bien rappelé à Gilgamesh, s'étant réservé l'immortalité, peut-on imaginer qu'Ishtar, tel Prométhée, aurait voulu la redonner aux hommes pour leur faire réintégrer un Paradis perdu dont il ne sera question que dans plusieurs siècles ?
En conclusion, le mythe raconte l'échec de la déesse de l'amour et de la fertilité pour conquérir le royaume d'Ereshkigal, c'est-à-dire abolir la mort. Par conséquent, les hommes, aussi bien que certains dieux, doivent accepter l'alternance vie/mort, alternance susceptible toutefois de constituer des "mystères" intéressant le "salut" des hommes, leur destinée post mortem. Le christianisme reprendra ce thème : le Fils de Dieu descendra lui aussi dans les limbes pour délivrer les morts et promettra la résurrection... à la Fin des Temps.