Le mot "jugement" vient du latin judicare qui signifie "juger, condamner". Cette iconographie ne varie pas, on voit toujours la même chose : dans le ciel, un ange souffle dans une trompette et, sur la terre, les morts se relèvent de leurs tombeaux. Cette image est clairement inspirée de nombre de représentations du Jugement dernier. Les plus anciennes remontent à l'an mil environ et elles atteignent leur perfection sur les tympans des cathédrales. Les morts sortent nus de leurs tombeaux illustrant le Livre de Job qui en parle ainsi : "Je suis sorti nu du ventre de ma mère et je partirai nu." L'ange qui souffle dans la trompette et les morts qui se lèvent se retrouvent dans plusieurs textes bibliques. Il y a une allusion évidente à l'Apocalypse de Jean avec les sept anges qui vont souffler dans les sept trompettes pour faire pleuvoir sur la terre les sept fléaux et punir par là les pécheurs. Puis les morts se lèvent de leurs tombeaux devant le Christ en majesté au Chapitre XX de l'Apocalypse lors de l'ouverture du Livre de Vie : "Chacun fut jugé selon ses œuvres." Mais n'est-ce pas à l'être humain lui-même de se comparer, de s'évaluer par son propre mental, à examiner son âme dans sa nudité et à la juger, comme le proposait Pythagore ?