Le mot "diable" vient du latin diabolus, lui-même venu du grec diabolos, "celui qui divise". Le nom hébreu de ce chef des démons est "Satan" qui signifie "adversaire, accusateur". "Lucifer" ou "Phosphoros" signifie "celui qui apporte la lumière", c'est un synonyme du Diable, mais plus précisément dans le sens de prince des lumières, archange aimé de Dieu et qui se mit à la tête des anges révoltés, déchus et exilés du ciel. "Belzébuth" signifie "Seigneur du fumier" ou "Seigneur de la maison suprême", c'est-à-dire de l'enfer souterrain, le royaume des morts. Le serpent de la Genèse n'est pas clairement désigné comme Satan lui-même. Et pourtant, le Moyen Âge le figure d'abord sous cette forme, puis sous celle de dragon en référence au dragon de l'Apocalypse. Ensuite, la représentation du diable prend une forme anthropomorphique et bestiale, sans doute sous l'influence des mythologies païennes, qu'elles soient romaines ou barbares. C'est de là que vient l'homme à cornes, pieds de bouc et autres attributs de la bestialité. À la fin du Moyen Âge, le diable, devenu un modèle d'épouvante, est celui qui reçoit en sa demeure ténébreuse les pécheurs qui ne se sont pas repentis. À partir de la Renaissance, le diable n'est plus odieux et difforme, il devient un athlète, un faune ou une allégorie. Les XVIIe et XVIIIe siècles ne le représentent même plus, l'Église préférant montrer des modèles de sainteté à suivre plutôt que des démons grimaçants à craindre. La corde autour du cou est une allégorie de l'infidélité, au sens religieux du terme, celui de l'infidèle opposé au croyant.