Le mot "pendu" est apparu au XIIIe siècle. Il vient du latin pendere. Les anciennes dénominations italiennes désignent cette lame soit avec il Traditore, "le Traître", soit avec Io Impichato, "le Pendu". Et pour cause : la pendaison par un pied était une peine de l'Italie urbaine de la fin du Moyen Âge infligée aux traîtres. Sur le tympan de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques, on voit un usurier pendu par les pieds par les démons ; dans la représentation de l'Enfer de Giovanni da Modena, ce sont des idolâtres qui sont représentés ainsi. Ce type de supplice n'a toutefois quasiment pas existé en réalité. Et pour ce qui est de la pendaison, c'est la pendaison par le cou qui est la peine de mort la plus pratiquée à cette époque. C'est la peine des roturiers ou des criminels particulièrement méprisés alors que les nobles sont décapités. Les pendus pourrissent sur le gibet sans sépulture chrétienne, souvenez-vous de La Ballade des pendus de François Villon. Outre l'oubli, ils sont donc en plus voués à la damnation éternelle. Certains commentateurs voient dans cette lame la Prudence, cette vertu cardinale que l'on ne trouve pas dans le jeu de tarot.