Cette planche ressemble à la 9ème dont elle se fait l'écho. Le contenu des six larges plats, exposé de nouveau à l'action de l'influx céleste, ondoie et frissonne légèrement, par la saturation et la plus grande force de l'ensemencement au cours de cette autre période.
Rappelons-le, le Bélier et le Taureau, qui se cabre sur cette image, représentent le Mercure et le Soufre. Ils symbolisent aussi les deux mois les plus riches de la saison printanière. Le renouveau, anciennement la primevère ou primevoire (le premier vert ou verre), est à la fois plus abondant et plus actif pendant le mois de mai qu'il ne l'a été durant le mois d'avril.
L'élaboration exige que le firmament nocturne soit calme et limpide, c'est-à-dire qu'il soit sans vent, pluie et nuées.
Les six plats sont installés en triangle, la pointe en haut, symbole de toute puissance ignée. C'est l'évocation hiéroglyphique de la force forte de toute force, celle de l'esprit nitreux et céleste que le Mercure absorbera avec avidité dans le vif désir de développer, en lui-même, le germe sulfureux, principe de sa coagulation future.
Le couple d'alchimistes, ayant rempli son gros flacon du liquide plus riche encore après cette seconde exposition, le donne au dieu Mercure qui s'en saisit plus promptement pour s'incorporer le sel harmoniac obtenu par la transformation de la rosée.