Les deux sels adjuvants discrètement annoncés par la 8ème planche, moins le noyau, forment l'œuf philosophal, la coquille y comprise.
Les deux signes rencontrés sur les figures 6 et 7 réapparaissent, versés de leur bouteille respective dans les deux plateaux d'une balance. Cet ustensile, déposé sur la table, se trouvera encore sur la 13ème image. Le fléau et son aiguille sont en oblique de trente ou quarante-cinq degrés vis-à-vis du crochet de suspension. Indication subtile des proportions des deux substances dans leur quantité nécessaire.
À gauche, c'est l'astérisque de l'harmoniac, à droite, la corolle de l'or philosophique, signes respectifs du Sel et du Soufre. Avec très grande habileté, la femme les versera ensemble et à parts égales dans le même ballon tout aussitôt frappé des deux hiéroglyphes.
L'opérateur, qui dispose largement du Mercure enrichi sur la planche précédente, ajoute ce premier principe aux deux autres déjà mêlés. Il s'applique, avec sa compagne, à établir au mieux les proportions et les poids de nature. La direction du regard de l'alchimiste vers sa droite évalue l'intérêt qu'il porte à la manipulation précédente, comme s'il mesurait sur elle l'apport supplémentaire indispensable à la solution du Soufre.
Au moment de la fermeture du flacon que le souffleur bouche avec sa lampe, seule la rose est apparente, symbole du Soufre ou de l'or spirituel, bientôt promis à se nourrir du chauffement continu et gradué, au sein de l'athanor.
Alors passeront, issues des ténèbres, les quatre couleurs qui, sur la cible de gauche, tout près du four à lampe en douce activité, se succèdent, par cercles concentriques, depuis la noire périphérique jusqu'à la rouge pointée au centre, en passant par la blanche et la jaune.
À l'issue de la semaine des semaines, les noces chymiques de Diane et d'Apollon s'achèvent, l'union perfectissime est atteinte, dont le coefficient transmutatoire est donné par le nombre dix attribué à chacun des époux minéraux (Mercure et Soufre).
Diane-Luna et Apollon-Sol se présentent debout, faisant la chaîne fluidique jusqu'à l'athanor par la face interne des mains.