Jupiter, assis sur son Aigle dont la tête huppée semble être celle du Phénix, a transpercé la nuit saturnienne. Le maître des Dieux siège tout en haut, au sein de l'Empyrée. À mi-page, le Soleil et la Lune éclairent la terre chacun à son tour.
Dans le cercle extérieur, en haut, Junon est reconnaissable à son voile nuptial. La déesse persécutrice de Latone désigne, de l'index, le vol de dix oiseaux qui font penser aux aigles fameuses de Philalèthe et qui symbolisent la sublimation. Auprès de l'épouse de Jupiter, un Paon fait vibrer sa roue et montre les merveilleuses couleurs de sa queue. Cette opération vient à la suite de la putréfaction, à savoir du corbeau (nigredo). Les anciens auteurs l'appelaient la queue de paon, en comparaison avec les irisations oscellées de l'oiseau.
Dans le cercle intermédiaire, une femme, le torse nu, plonge dans l'eau un engin de pêche appelé épervier. De la main gauche, elle tient sur ses genoux la lanterne indispensable. Elle regarde un homme qui est assis comme elle sur le sol. Il lui fait comprendre, en levant l'index, qu'un seul poisson est nécessaire et, par suite, la simple ligne qu'il a lancée pour le surprendre. Nageant sur l'onde noire, une sirène évolue avec grâce. Elle symbolise l'union du Soufre naissant (le poisson) et du Mercure commun, appelé Vierge, dans le Mercure philosophique ou Sel de Sagesse.
Dans le cercle central, d'une barque retenue et guidée par Neptune lui-même, le couple d'alchimistes a réussi à saisir par l'hameçon le poisson hermétique souvent représenté par un dauphin. Les trois pointes de fer du trident de Neptune sont dirigées vers les deux pêcheurs en discussion afin qu'ils se mettent d'accord.
En résumé, les trois anneaux concentriques symbolisent, du centre à l'extérieur, les opérations principales de l'Œuvre : la pêche représente la coagulatio ; le Taureau et le Bélier incarnent Sulfur et Mercurius ainsi que le précepte "Solve et Coagula" (Dissous et Relie) ; Junon, avec son paon et les dix oiseaux en vol, personnifie la sublimation.