C'est en 1373 que la Tenture de l'Apocalypse a été commandée par le duc Louis Ier d'Anjou à Nicolas Bataille qui en a financé les travaux et s'est chargé d'en organiser la réalisation. La fabrication a été confiée à l'atelier de Robert Poinçon (ou Poisson), lissier à Paris, d'après les cartons de Jean Bondol, dit Hennequin de Bruges (connu également sous le nom de Jean de Bruges), peintre du roi Charles V. Les livraisons commencent en 1380 et s'achèvent en 1382. Au XVe siècle, elle fut offerte au chapitre de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers par le roi René, dernier duc d'Anjou, où elle y était tendue de Pâques à la Toussaint.
À la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles, jetée au rebut dans un dépôt d'œuvres religieuses vieillottes, la tenture a subi d'importants dommages ; elle a été en effet utilisée pour servir de couvertures, à boucher des trous, à bâcher les parquets, à nettoyer les travaux de terrassement. C'est le chanoine Joubert qui la mettra à l'abri et en assurera la restauration à partir de 1848. Présentée au public lors de l'Exposition universelle de 1867, elle sera classée monument historique en 1902.