Dans la Franc-maçonnerie, la Table d'Émeraude est souvent interprétée comme une allégorie de l'ascension spirituelle. Tout comme l'alchimiste cherche à purifier la matière pour obtenir la Pierre philosophale, le Franc-maçon s'efforce de purifier son âme pour atteindre la perfection morale et spirituelle. Dès le Cabinet de Réflexion, le récipiendaire est confronté à lui-même à travers des symboles hermétiques : le Sel, le Soufre, le Mercure. Le Coq et l'acronyme V.I.T.R.I.O.L. ainsi que le signe et le contresigne du 18ème degré du Rite Écossais Ancien Accepté se réfèrent à Hermès Trismégiste et à sa Table d'Émeraude.
La Table d'Émeraude, en latin "Tabula Smaragdina", constitue le plus court résumé, sinon le plus clair, du Grand Œuvre alchimique.
D'après la légende, cet abrégé de l'opus alchimique aurait été gravé avec une pointe de diamant sur une lame d'émeraude découverte par les soldats d'Alexandre le Grand à l'intérieur de la grande pyramide de Giseh. Cette légende est avant tout un témoignage de l'origine à la fois grecque et égyptienne de l'hermétisme, et un hommage rendu par l'esprit hellénique à la vénérable ancienneté de la sagesse qui avait fleuri dans les sanctuaires des bords du Nil. L'auteur de la Table d'Émeraude reste un inconnu malgré les supputations qui la font attribuer à un philosophe néo-pythagoricien du Ier siècle de notre ère, Apollonios de Tyane (Pseudo-Balînûs) dont l'existence semble d'ailleurs avoir été plus mythique qu'historique.