La grande disproportion entre les deux animaux, la différence de leurs races, à dessein voulues par l'artiste du Plessis, soulignent expressément la difficulté qu'il faut vaincre pour les unir. C'est l'accord, apparemment irréalisable, des deux principes contraires, soufre et mercure, qui semblent, de prime abord résolumment ennemis.
Rien ne concorde mieux, d'ailleurs, avec l'allégorie des vieux auteurs, voilant la même opération chimique sous l'antagonisme du chien de Corascène et de la chienne d'Arménie : "Et il dit (Hermès) : Ô fils ! prends le chien mâle de Corascène et la chienne d'Arménie, et joins-les ensemble, et ils engendreront un chien couleur du ciel." Calid, Livre des Secrets d'Alchimie.
La chienne d'Arménie désigne le mercure dont elle marque la volatilité par la haute taille d'une espèce particulièrement rapide. Le chien, figurant le principe contraire, fixe et igné, est exprès plus petit que la femelle qu'il lutine, comme le soufre est de proportion minuscule vis-à-vis de la masse mercurielle le retenant prisonnier.