L'étudiant aura noté la présence du vase qui est placé au-dessus de l'oiseau fantastique, moitié aigle et moitié serpent. Si celui-ci exprime clairement la double qualité volatile et frigide du mercure, le lion n'est pas moins significatif, quant à l'ignéité et à la sécheresse du soufre. En effet, le royal félin, selon Plutarque, était consacré au soleil, comme il l'était, en Égypte, à Vulcain, en considération de son tempérament de feu. Le dragon ailé (volatil/mercure) lutte contre le lion (fixe/soufre). Sous l'action du feu philosophique, les deux natures vont combattre jusqu'à la dissolution complète des deux en un seul corps.
Dom Antoine-Joseph Pernety comprit fort bien la lutte allégorique de l'Aigle et du Lion, telle que Philalèthe en avait exactement décrit le processus opératoire en son Introitus : " ... chaque sublimation est une aigle ; et quoique sept suffisent, on peut les pousser jusqu'à dix. Ainsi, quand ils disent qu'il faut mettre sept aigles pour combattre le lion, nous n'entendons pas qu'il faille mettre sept parties de mercure ou de volatil contre le lion ou une partie de fixe, mais notre mercure sublimé et exalté sept fois."