Selon la Fable, la tortue était l'attribut ordinaire du dieu Mercure qui, l'ayant trouvée près d'un antre, mangeant de l'herbe, la fit périr par le fer et, grâce à la lyre, confectionnée de sa carapace, se procura des richesses infinies.
L'image du Plessis nous montre que la lente et terrestre tortue est devenue marine ; que le chaos primaire s'est changé en Saturne des Sages. La qualité éminemment mercurielle de la tortue est révélée ici par la très longue queue rappelant le serpent dont Martin Ruland précise, en son Lexique d'Alchimie : "Le serpent est l'esprit de chasteté, c'est-à-dire le Mercure." Cet esprit, porté au-dessus de la matière primitive est incarné chez la fille aux longs cheveux d'or qui traduisent la volatilité de la partie sublimée, désormais attirée vers sa source qui est céleste et commune à toutes les choses de l'esprit.