Point d'exclamation géant dans le monde musulman, le minaret était destiné à appeler les croyants à la prière. Cinq fois par jour, quatre muezzins attitrés grimpaient les 105 marches de son escalier intérieur en colimaçon pour lancer l'appel (azan) aussitôt relayé par une forêt de 200 minarets dans tous les quartiers jusqu'aux confins de la ville. Le minaret se dresse sur une base octogonale et s'élève en une succession de dix anneaux de briques vernissées jusqu'à une lanterne, ou galerie sommitale, percée de seize fenêtres. Sur la corniche, il y a une inscription qui mentionne l'année de sa construction, 1127, et le nom de l'architecte, Bako. En temps de paix, un feu allumé à son sommet en faisait un phare guidant les caravanes affrontant les immensités désertiques du Karakoum. Mais, grâce à sa hauteur impressionnante, le minaret Kalon servit également comme tour de guet et comme lieu d'exécution pour les criminels.