Afin d'éviter toute profanation, la prononciation du Tétragramme est interdite en dehors du Sanctuaire où, une fois par an, le jour des Expiations, le grand prêtre seul y est autorisé. Le rabbin Marc-Alain Ouaknin explique dans une interview : "qu'il faudrait, pour le faire, mettre les voyelles et, ce faisant, restreindre déjà le contenu du nom divin, en fermer les possibilités." Rabbi Lévi Itshaq de Berditchev avance une autre explication à savoir que les blancs entre les lettres sont aussi des lettres, mais des lettres cachées dont le niveau est supérieur à celui des lettres dévoilées et visibles. C'est d'ailleurs pour cette raison que les lettres en hébreu ne peuvent être accolées, car cela effacerait une lettre invisible. Quoiqu'il en soit, l'absence de voyelles, qui rend le Nom imprononçable, crée une distance infranchissable supprimant la possibilité de tenir Dieu pour un objet. Le Tétragramme est à la fois question et source de toutes les questions.