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Le château de Dampierre-sur-Boutonne

 La Galerie Alchimique

 

C’est en 1495 que débuta la construction de ce joyau de la Renaissance, serti d’eaux vives, dans son écrin de verdure. Il se situe près d’Aulnay et de Saint-Jean-d’Angély, en Saintonge.

Le savoir alchimique s’est exprimé, au Moyen Âge, à travers des livres qui furent imprimés au début de l’imprimerie. Mais en 1537, François 1er (1494-1547) interdit, par lettres patentes, l’usage de l’imprimerie pour les livres d’alchimie. Il fut ainsi le promoteur inconscient d’un nouvel essor symbolique, digne de la plus belle époque médiévale. La pierre se substitue au parchemin et l’ornementation sculptée vient remplacer l’impression prohibée.

Jeanne de Vivonne, veuve de Claude de Clermont tué en 1545 dans une embuscade tendue par les Anglais près de Boulogne, préside seule aux destinées du château de Dampierre. Âgée de 25 ans, elle était une femme belle, sage et très instruite. Protectrice des lettres, des arts et des sciences, elle fut l’inspiratrice du plafond sculpté de la galerie haute, ouverte sur le parc. Parmi ses protégés devait figurer un Adepte de haut rang et de grand savoir qui en dirigea l’exécution.

Le plafond comporte 93 caissons : 61 se rapportent à la science, 24 offrent des monogrammes, 4 des ornements géométriques et 4 sont lisses. Les compositions ayant trait à l’alchimie présentent, en-dehors d’un sujet sculpté en bas-relief qui se rapporte directement au côté pratique de la science, une inscription gravée sur un phylactère qui allie un sens moral ou philosophique au motif illustré. Elle s’adresse à l’ouvrier plutôt qu’à l’ouvrage et définit par parabole une qualité, une vertu que l’Artiste doit posséder, un point de doctrine qu’il ne saurait méconnaître.

J’ai choisi de vous présenter les 61 caissons emblématiques de ce véritable recueil de l’art sacré et de l’ésotérisme du Grand Œuvre, ainsi que deux monogrammes, avec la traduction du phylactère, lorsqu’il existe, suivie d’une courte explication du motif sculpté, en respectant la disposition actuelle des bas-reliefs. Pour cela, je me suis appuyé sur l’ouvrage de Fulcanelli, Les Demeures philosophales, paru à la Société Nouvelle des Éditions Pauvert, en décembre 2007.

Château de Dampierre-sur-Boutonne

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