Le Plessis-Bourré, château angevin propriété de Jean Bourré (1424-1506), grand argentier de France auprès du roi Louis XI, abrita un alchimiste qui dessina un message énigmatique sous forme de fresque sur le plafond de la Salle des gardes.
Les compositions foisonnantes d'animaux fabuleux et de caricatures rappellent les visions fantasmagoriques de Jérôme Bosch.
Les huit premiers tableaux sont à personnages évoquant l'univers grinçant des légendes médiévales et autres satires en vers, crues, souvent sarcastiques, toujours "d'esprit malin et hardi". Mais le chef-d'œuvre réside dans les seize scènes suivantes, que nous allons examiner, entourées d'un entrelacs de feuilles et de tiges végétales. C'est un ciel mythique composé d'une cour d'animaux comme des singes, des béliers, un dragon, un âne chanteur, une licorne, une laie musicienne, un cerf inquiet ; un bestiaire fantastique grouillant d'êtres hybrides, agrémenté de thèmes érotiques. Un ciel alchimique, expliquent les derniers philosophes de la nature, comme Eugène Canseliet. Ainsi, chaque sujet peint peut-il être considéré comme autant d'étapes rythmant le parcours du Grand Œuvre.
Alors, simple décor allégorique ou message caché d'inspiration hermétique destiné aux générations futures ?
Eugène Canseliet, dans son ouvrage Deux Logis Alchimiques - J.-C. Bailly Éditeur, 1998 -, a patiemment déchiffré le caractère ésotérique de ces caissons et c'est cette analyse que nous reprenons ici, en partie, pour en étudier quelques-uns.