Oaxaca, Mexique, 14 juillet 2004 - Un problème aigu marque le climat politique du Mexique d’aujourd’hui : la structure sociale laisse apparaître de graves inégalités tant entre les régions qu’entre les diverses couches professionnelles. La répartition des revenus entre les villes et les campagnes, entre une minorité privilégiée et les grandes masses, est très inégale : 50 % de la population doit se partager seulement 16 % du revenu national, tandis qu’une minorité de 2 % s’en adjuge 21 %. Obtenir l’eau, l’électricité, des routes, de la nourriture, des écoles, des médecins, des logements, du travail pour tous et la solution des conflits agraires restent les préoccupations majeures des populations indigènes.
Parti pour faire du tourisme et mettre mes pas dans ceux des Aztèques, des Zapotèques et autres Mayas d’Amérique centrale, me voici, pour quelques heures, rattrapé par l’actualité, prenant fait et cause pour les membres du Conseil Indigène Populaire d’Oaxaca «Ricardo Flores Magon» (CIPO-RFM). Ceux-ci combattent pour la paix, la défense de leurs droits, de leur maïs et de leur mode de vie traditionnel face au Gouverneur de l’État d’Oaxaca, José Murat, qui arme et protège des groupes paramilitaires qui les assassinent.
Le gouvernement d’Oaxaca a transformé la Guelaguetza, la grande fête des villages autochtones, en un marché de musique, danse, vêtements, nourriture et culture de ces communautés indigènes, supprimant le sentiment de vie en commun que ces processions avaient à l’origine.
C’est pour retrouver leur dignité et obtenir la libération de leurs prisonniers politiques que les participants du CIPO-RFM se retrouvaient, ce 14 juillet 2004, à la Guelaguetza, dans différents quartiers de la ville d’Oaxaca, pour poursuivre leur lutte, leur résistance pour plus de liberté, de justice et le respect des Droits de l’Homme.