Ajoutons que la "Queste du Graal" s'adressait à des chevaliers, des princes et des rois, donc exclusivement à des membres de la première fonction indo-européenne. Il s'agit d'une quête spirituelle, une recherche de l'immortalité, destinée aux meilleurs qui sont appelés à devenir des héros. Par opposition, les contes de fées merveilleux, véhiculés par les nourrices, s'adressaient plutôt au peuple. Mais il semble bien que l'on assiste à cette époque à un tournant important : en effet, la même "philosophie" est offerte "aux premiers comme aux derniers". Il faut bien sûr voir ici l'influence du Christianisme. Le déchiffrage des contes et des légendes restait cependant l'ultime barrière qui séparait les initiés des gens du commun. Encore fallait-il faire partie de la catégorie des érudits. C'est pourquoi la science antique fut tellement en vogue, à cette époque, dans les abbayes : celles-ci possédaient le plus souvent des bibliothèques et des scriptoriums où l'on recopiait pieusement les livres anciens. Les moines comptaient vraisemblablement parmi eux le plus grand nombre de praticiens en l'Art d'Hermès.