Le thème de la mort d'Hiram, l'architecte-bâtisseur du temple de Salomon, n'est pas issu du fonds culturel de la Franc-maçonnerie opérative. Dans les Anciens Devoirs, le nom d'Hiram est peu présent et il n'est fait allusion à aucun meurtre. La première apparition du personnage se trouve dans le texte Cook, daté de 1400, où il est dit que "Salomon avait quatre vingt mille maçons sur son chantier et le fils du roi de Tyr était son maître maçon." Cependant, il prend ensuite peu à peu la figure d'un maître et d'un initiateur, comme le montre ce passage explicite d'un catéchisme utilisé au XVIIe siècle par les Loges opératives :
- Q : De quelle manière le Temple fût-il bâti ?
- R : Par Salomon et Hiram qui fournit les outils pour cet ouvrage : c'était Hiram qui fut ramené d'Égypte ; il était fils d'une veuve ; il fournit toutes sortes d'outils : pioches, bêches, pelles et toutes choses relatives au Temple.
- Q : Où repose le maître ?
- R : Dans une auge de pierre, sous la fenêtre de l'ouest, regardant vers l'est et attendant le lever du soleil pour mettre ses hommes à l'ouvrage.
Une tonalité funéraire pointe déjà, mais on ne relève pas de mise en scène dramatique. Maître Hiram n'aura été, pour les anciennes structures corporatives, qu'une figure tutélaire.
Après 1725, le mythe se met en place au sein de la maçonnerie spéculative et un usage central va en être fait dans l'affirmation du grade de Maître dans les années 1730, puis, nous l'avons dit, dans la mise en place des Hauts Grades.