Jean-Jacques Dejeunes, photographe - Mutus Liber 1677 ( – les plus récentes images) https://www.jjdejeunes.com Faire admirer la beauté que l’on ne distingue pas... l’espace d’un instant que l’on ne perçoit déjà plus. fr-FR Sun, 28 Apr 2024 02:03:59 +0200 Sun, 28 Apr 2024 02:03:59 +0200 http://blogs.law.harvard.edu/tech/rss ZenPhoto RSS Generator Planche 10 ( Mutus Liber 1677) Planche 10

Les deux sels adjuvants discrètement annoncés par la 8ème planche, moins le noyau, forment l'œuf philosophal, la coquille y comprise.

Les deux signes rencontrés sur les figures 6 et 7 réapparaissent, versés de leur bouteille respective dans les deux plateaux d'une balance. Cet ustensile, déposé sur la table, se trouvera encore sur la 13ème image. Le fléau et son aiguille sont en oblique de trente ou quarante-cinq degrés vis-à-vis du crochet de suspension. Indication subtile des proportions des deux substances dans leur quantité nécessaire.

À gauche, c'est l'astérisque de l'harmoniac, à droite, la corolle de l'or philosophique, signes respectifs du Sel et du Soufre. Avec très grande habileté, la femme les versera ensemble et à parts égales dans le même ballon tout aussitôt frappé des deux hiéroglyphes.

L'opérateur, qui dispose largement du Mercure enrichi sur la planche précédente, ajoute ce premier principe aux deux autres déjà mêlés. Il s'applique, avec sa compagne, à établir au mieux les proportions et les poids de nature. La direction du regard de l'alchimiste vers sa droite évalue l'intérêt qu'il porte à la manipulation précédente, comme s'il mesurait sur elle l'apport supplémentaire indispensable à la solution du Soufre.

Au moment de la fermeture du flacon que le souffleur bouche avec sa lampe, seule la rose est apparente, symbole du Soufre ou de l'or spirituel, bientôt promis à se nourrir du chauffement continu et gradué, au sein de l'athanor.

Alors passeront, issues des ténèbres, les quatre couleurs qui, sur la cible de gauche, tout près du four à lampe en douce activité, se succèdent, par cercles concentriques, depuis la noire périphérique jusqu'à la rouge pointée au centre, en passant par la blanche et la jaune.

À l'issue de la semaine des semaines, les noces chymiques de Diane et d'Apollon s'achèvent, l'union perfectissime est atteinte, dont le coefficient transmutatoire est donné par le nombre dix attribué à chacun des époux minéraux (Mercure et Soufre).

Diane-Luna et Apollon-Sol se présentent debout, faisant la chaîne fluidique jusqu'à l'athanor par la face interne des mains.

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:48:15 +0200
Planche 11 ( Mutus Liber 1677) Planche 11

Cette composition allégorique semble en tout point semblable à la 8ème. Néanmoins, Mercure ou Hermès, dans son œuf transparent, se dresse sur la terre de sa naissance qui est maintenant baignée dans une vive lumière.

Le dieu Mercure, au lieu du pétase habituel, porte une sorte de bonnet percé de deux yeux ouverts et flanqué d'ailes déployées, prenant ainsi l'allure d'une chouette en vol. L'oiseau nocturne consacré à Minerve symbolise la connaissance, savoir illimité fourni par le Mercure des philosophes.

L'eau du miroir des Sages est parvenue à un degré d'extrême pureté. Le Soleil microcosmique qui l'illumine est entré en exaltation, selon que le signale son faciès humain, plus finement irradié en dix pointes figuratives des dix aigles ou sublimations.

Le signe de la sublimation - deux petites barres parallèles, la supérieure s'incurvant au centre, en demi-cercle - s'ajoute maintenant à celui du tartre, au bord de la branchette apportée par le volatile conduisant la fraction de gauche en circonvolution.

D'autre part, les tentures de la 8ème figure ont disparu et deux autres baies lumineuses ont été ouvertes dans le même laboratoire meublé de l'athanor, toujours encadré de ses deux orants. La lampe qui manquait à la base du four, qui ne brûlait donc pas, est maintenant allumée, au bord de l'orifice. Minuscule au regard du fourneau maçonné, la faiblesse de la lampe indique la souplesse et la maniabilité indispensables à l'application proportionnée du feu.

]]>Date: 04 septembre 2014]]>
Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:48:28 +0200
Legs de M. La Faille ( Mutus Liber 1677) Legs de M. La Faille

Avertissement

Les illustrations monochromes du Mutus Liber que nous présentons sont issues de la "Réimpression première et intégrale de l'édition originale de La Rochelle, 1677. Introduction et commentaires par Eugène Canseliet F.C.H., disciple de Fulcanelli. Éditions Jean-Jacques Pauvert, Paris."

Les illustrations sépia sont issues de la Bibliotheca Chemica Curiosa de Jean-Jacques Manget (Mangetus), livre paru en 1702. Les planches ne diffèrent pas de celles de l'édition originale de La Rochelle, seule la qualité de reproduction m'a conduit à présenter les deux ouvrages.

Les illustrations en couleur sont issues d'un manuscrit du XVIIIe siècle : Manuscript Division Acc 1507 du Library of Congress, Washington. "Introduction et commentaires par Jean Laplace. Éditions Archè, Milano."

Les analyses qui accompagnent les illustrations ont été puisées dans les commentaires des auteurs précités et constituent la synthèse de nombreuses autres sources dont celle précieuse d'Hervé Delboy.

Les commentaires de chacune des éditions présentées étant complémentaires, nous invitons le lecteur à parcourir les trois ouvrages considérés.

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:49:09 +0200
Au Lecteur ( Mutus Liber 1677) Au Lecteur

L'un des écrits illustrés d'alchimie les plus légendaires est paru à La Rochelle, en 1677, sous le titre de Mutus Liber (Livre Muet) chez un libraire-éditeur nommé Pierre Savouret. Ce pur livre d'images raconte avec éloquence l'histoire de la transformation alchimique, mais une histoire sans paroles, en un cycle de quinze grandes planches.

La récolte de la rosée céleste est au cœur de ce cycle ou, plus exactement, l'opération consistant à isoler son "sel extraordinairement volatil" qui entre dans le processus de transmutation.

Les images s'enchaînent à la manière d'une bande dessinée, mais l'ordre de leur succession n'est pas le point essentiel de l'œuvre. Nous y reviendrons lors de l'analyse des planches liées les unes aux autres par de multiples jeux d'échos et de correspondances.

Le Mutus Liber s'adresse à des lecteurs de niveau avancé, auxquels ses images sont déjà familières, et qu'ils savent interpréter. Son auteur s'est dissimulé derrière le pseudonyme d'Altus. L'hypothèse la plus probante est celle qui unit l'auteur et l'éditeur du livre en une seule et même personne : l'hermétiste Jacob Saulat (Jacobus Sulat), Sieur des Marez, titulaire du Privilège accordé par Louis XIV pour la première édition "à S. Germain le vingt-troisiéme jour de Novembre, l'an de grace mil six cens soixante-seize."

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:49:09 +0200
Privilége du Roy ( Mutus Liber 1677) Privilége du Roy
Singulièrement, la garantie royale n'a pas été rédigée dans la langue latine qui est celle du Mutus Liber, pour les quelque quarante mots s'y trouvant imprimés. À l'époque, c'était encore l'usage que l'idiome vernaculaire n'entrât, pour quoi que ce fût, en tout ouvrage de langue savante.]]>Date: 04 septembre 2014]]>
Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:48:58 +0200
Planche 9 ( Mutus Liber 1677) Planche 9

La 9ème planche n'est pas non plus à sa place ; la 4ème, à qui elle fait écho, aurait dû la précéder.

Après la récolte initiale, le précieux liquide est à présent réparti dans six larges plat circulaires. Il semble recouvrir une boue épaisse et noire. Il est maintenant soumis à l'action de l'influx cosmique émanant du ciel. Ces deux fractions de la phase préliminaire du Grand Œuvre doivent toujours être effectuées dans la saison que désignent les deux animaux (avril et mai). Le Bélier et le Taureau correspondent, par ailleurs, avec les deux principes, Mercure et Soufre.

Au bas de la composition, Altus a voulu souligner la destination de cette rosée, véhicule naturel de l'esprit astral. Ainsi enrichie et sublimée, l'essence de rosée - ou sel liquide de la rosée - peut être versée par les deux alchimistes dans un ballon que la femme montre à Mercure quelque peu dépité, car le temps n'est pas encore venu, pour lui, de le recevoir.

De cette eau céleste, plus exactement du sel précieux qu'elle retient en solution, le métalloïde acquerra sa grande et nouvelle vertu. Le dieu mythologique le personnifie, qui est nu et qui tient, de la main gauche, appuyée sur l'épaule, la baguette aux dix tout petits serpents. Attribut singulier, déjà remarqué sur l'image précédente et qui est indicatif des aigles ou sublimations.

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:48:14 +0200
Planche 1 ( Mutus Liber 1677) Planche 1

Les deux rosiers du frontispice renvoient à l'histoire de la transformation alchimique par la vertu de la rosée céleste (rosée en latin se dit ros). L'échange entre le céleste (l'esprit) et le terrestre (la matière) est symbolisé par le personnage profondément endormi, la tête posée sur une pierre brute, qui rappelle le songe prophétique du patriarche Jacob, au temps de la Genèse. Magophon dit de ce rocher qu'il incarne la matière - la materia prima -, c'est-à-dire le sujet de l'Œuvre.

Altus a disposé en majuscules les cinq mots de sa première ligne :

MUTUS LIBE R IN QUO TAMEN

qu'il faut lire - inquo étant pris pour inquio - à la manière d'un rébus anagrammatique :

SUM BETULI R INQUO TAMEN

soit : "Je suis l'air du bétyle, je parle néanmoins."

L'air est le mercure et bétyle, pour Altus, répond au béthel de Jacob, qui veut dire, en hébreu, la maison de Dieu.

Le bétyle s'identifie avec la pierre noire tombée du ciel, que dévora Saturne et qui possède la double vertu d'oracle et de divination. On la verra, brute d'abord, puis multiple et taillée dans l'Atalanta Fugiens de Michael Maïer.

Les montées et les descentes des deux anges, entre le ciel et la terre, sur l'échelle des philosophes, rappellent les sublimations répétées nécessaires à l'accomplissement de l'Œuvre dont le nombre est marqué au firmament nocturne par dix belles étoiles.

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:47:15 +0200
Planche 5 ( Mutus Liber 1677) Planche 5

Les deux collecteurs de rosée entrent au laboratoire et versent leur provision dans une cucurbite. Le liquide doit être employé dans toute sa fraîcheur dans l'opération de distillation qui se termine sur un feu vif.

Les manipulateurs s'apprêtent ensuite à dégager le récipient qui a recueilli le produit de la distillation et qui se trouve rempli aux quatre cinquièmes, proportion rigoureuse.

La distillation ayant été arrêtée, l'épouse retire de la cucurbite, avec une cuiller, les quatre particules de coagulation qui restent au fond. Elle les transvase dans un flacon qu'elle remet à un homme de carrure athlétique, nu, debout et en déséquilibre, le pied droit posé sur une petite élévation. Une manière de figurer le boîteux Vulcain.

Dieu du feu et des arts métallurgiques, Vulcain est l'emblème de l'agent le plus secret du Grand Œuvre, l'eau ignée. C'est pourquoi il porte, appliqué sur le sein gauche, le croissant de la lune couché, telle l'Arche d'Alliance.

Cette eau ignée ou feu secret (Vulcain lunatique) servit à Nicolas Flamel pour ses "laveures".

Le contenu du récipient ayant recueilli le distillat est alors réparti entre quatre petits vaisseaux qui sont alors bouchés, puis confiés à un appareil conçu pour une digestion lente qui durera quarante jours et quarante nuits, selon le nombre qui est inscrit juste au-dessus du cendrier.

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:47:44 +0200
Planche 7 ( Mutus Liber 1677) Planche 7

 L'opératrice a retourné le vase refroidi au-dessus du grand plat, tandis que son compagnon y verse le deuxième distillat conservé dans le gros matras à panse ronde.

Le mélange, introduit à l'aide d'un entonnoir dans le ballon vidé quelques instants auparavant, apparaît homogène : les quatre flocons blancs sont complètement dissipés.

Le mélange est reçu une seconde fois par le large plat qui est placé sur les longues flammes d'un feu trop violent pour être celui du tempéré bain de Marie.

Le four, dit à bassine, est éteint. L'alchimiste maintient l'ustensile tandis que sa partenaire écrème, enlève à la cuiller le stroma délicat figé à la surface. Le verre qui reçoit la couche sublimée nous montre, par sa transparence, le signe de l'ammoniaque sous la forme de l'astérisque désignant le très secret sel harmoniac.

Au registre inférieur, Saturne dévore un tout petit enfant, au sein des hautes flammes d'un brasier. Ce bambin est le Soufre. Première purification par le feu.

Suit une seconde purification avec le distillat. L'opérateur verse sur le dieu dévoreur le contenu d'un gros flacon ; la partie liquide qui est restée et qu'il a recueillie après l'écrémage.

Les quatre réitérations, par le fer et le sel, ont doté le Saturne des sages de la blancheur et de l'éclat réservés à la Lune, à Diane vierge (Luna) que figure une jeune femme dans sa robuste nudité. Elle tient la bouteille aux quatre signes étoilés dont le col est lié à la poignée du sabre ornée d'une tête d'oiseau évoquant la volatilité du dieu Mars.

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:47:59 +0200
Planche 2 ( Mutus Liber 1677) Planche 2

Sous un soleil étincelant, deux anges portent une grande fiole au centre de l'image. À l'intérieur, Neptune - qui incarne le Mercure - est assis sur la masse rocheuse et mouvante de l'île de Délos qu'il a fait sortir de la mer sous les coups de son trident. Elle émerge portée par le dauphin nageant à la surface de ses eaux. Les deux luminaires sont représentés par ses enfants, les deux divinités Apollon (Sol) et Diane (Luna) pour lors dénommée Artémis, c'est-à-dire saine et sauve.

L' Œuvre en est encore au tout début et, dans le registre inférieur, l'alchimiste et sa femme prient, à genoux, de chaque côté de l'athanor en rotation paisible.

Cette image devrait précéder la 8ème planche à laquelle elle s'apparente directement. Dans la phase médiane, en effet, Neptune protège le Soleil et la Lune dans leur enfance en vue de les rapprocher pour l'union génératrice du Mercure philosophique. Comme en obstrétrique, cette génération doit s'accomplir au sein des eaux et en un lieu totalement clos et obscur.

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Mutus Liber 1677 Thu, 04 Sep 2014 10:47:15 +0200